Aloha planète Terre

Hawaii m'a fait une énorme impression. Surtout Big Island, que j'ai visité en dernier. Il y a sur ce petit caillou formé de volcans au milieu de l'océan une énergie si forte qu'elle nous emporte. 

Lors de mon premier jour sur l'ile je suis allée voir le Kilauea, volcan le plus jeune de l'ile, et l'un des plus actifs de la planète. A son sommet se trouve un cratère de 3,5 par 4,5 kms et profond de 160 mètres qui renfermait un lac de lave. Pour les habitants, ce cratère est le lieu de résidence de la déesse Pelé. Celle ci aurait été chassée de Tahiti par sa soeur suite à une querelle sur fond de rivalité amoureuse. Elle arrive tout d'abord à Kauai, l'ile la plus au nord de l'archipel, et creuse le sol avec son baton pour fouiller la terre et construire son domicile, créant ainsi une erruption volcanique. Poursuivie par sa soeur qui innonde chacun des trous qu'elle creuse, elle va d'ile en ile provoquant erruptions et cratères, notamment le magnifique Haleakala de l'ile de Maui. Cette erruption attire de nouveau sa soeur qui revient combattre Pelé, et la laisse pour morte. Mais l'esprit de Pelé survit et se réfugie sur l'ile Hawaii, appelée Big Island, en formant tout d'abord le Mauna Kea au centre de l'ile, puis s'installe dans le cratère Halema Uma U, dans lequel elle réside toujours.

Lorsque j'arrive au volcan, je suis machinalement un groupe de femmes qui dépasse le poste d'observation. Elles se rassemblent autour de l'une d'entre elle qui danse, les autres allant tour à tour faire offrande de plantes trésséés et se recueillant. Puis, le groupe se met à chanter, comme d'une seule voix enchanteresse qui paraissait sortir de la terre. Que ce soit pour Pelé, ou simplement en hommage à la force de notre terre, j'ai ressenti une émotion violente et ne pouvait plus m'arrêter de pleurer. A cet instant, je me sentais minuscule face à la puissance dégagée par le volcan, par l'énergie de notre planète, et je me sentais en faire partie, ce n'est pas Notre Terre, qui nous appartient, mais l'inverse, c'est elle qui partage son energie et nous permet d'être. J'avais l'impression que ces femmes chantaient pour louer cette force et nous faire pardonner notre inconscience, notre égoisme. Croyez moi ou non, pendant toute cette cérémonie nous distinguions à peine le cratère derrière les nuages, et à la fin du chant, le ciel s'est ouvert, laissant place à un bleu et une lumière parfaite, comme si la Terre, ou Pelé, nous remerciait..

Mais pour commencer depuis le début, je suis d'abord arrivée à Oahu, l'ile principale, celle de Waikiki, Honolulu et Pear Harbour, entre autres. Comme j'ai la chance d'avoir un super cousin qui vit ici, j'avoue avoir passé beaucoup de temps à redécouvrir les plaisirs du cocooning à la maison. Si l'le est très américanisée, buildings de luxe et autoroutes à 2x5 voies, il y règne une atmosphère détendue propre aux spots de surf. Les américains sont en général assez "friendly" au premier abord, alors l'Hawaien - américain ou vice versa a une "cool attitude" extraordinaire. Tout le monde se salue, et nimporte quoi, nimporte où est propice à une discussion dans laquelle le "Hi How u doing?" est rapidement suivi d'un "What's your name" et d'une poignée de main. Certains trouvent ça superficiel, peu importe, celà rend le quotidien plus agréable et plus joyeux, et j'aime le fait que les gens ne s'évitent pas, mais ont conscience de tous ceux qui les entourent et leur montrent un interêt.

Deuxième halte dans l'archipel: Maui, connue pour être la plus belle ile. Pas pour moi malheureusement car il pleuvait enormément. Sauf, par chance le jour de la randonnée dans le Hale'a'kala, qui occupe les 2 tiers de l'ile. D'en haut, à 3055 mètres d'altitude, on peut voir l'immense cratère de 34 kms de large, puis descendre les 900 mètres pour aller marcher là ou la lave a creusé des tunnels, formé des cones et des cratères. Le paysage est stupéfiant, correspondant à peu près à l'image que je me fais de la planète Mars.

Lorsque à 3050 mètres le soleil se couche et disparait derrière les nuages, c'est un spectacle inédit et magique, l'impression d'être au dessus du soleil, au dessus de tout.

J'ai parlé de l'énergie forte que je ressens dans ces paysages, au dessus de l'activité de ces volcans. Il y a une pensée qui s'appelle "visualisation créatrive" fondée sur le fait que l'énergie englobe tout l'univers et relie les êtres entre eux dans un tout, qui dit que la qualité de vie est le résultat direct des pensées de l’individu et que l’être humain influence tout autour de lui. Je dois avouer que ces quelques jours sur Maui étaient un peu déprimants. Je n'arrivais pas à comprendre pourquoi tout allait de travers. D'abord, il pleuvait sans cesse, je n'avais pas voulu louer de voiture et avait donc du mal à me déplacer sur l'ile, je trainais avec un anglais qui avait une voiture mais pour une fois à qui je n'avais rien à dire, j'étais à Paia pour un cours spécial de yoga qui n'avait pas lieu.. Et pour finir le matin où je devais partir pour Big Island je rate mon avion parce que personne ne me prend en stop. Je passe donc ma journée dans un centre commercial à attendre l'avion du soir. Installée au Starbuck pour leur wifi, pour la première fois depuis 8 mois, je commence à me dire que j'ai envie de rentrer, et je ne comprends pas pourquoi dans ce petit paradis je ne me sens pas bien. Alors j'ai écris à l'un de mes meilleurs amis, qui devait m'être connecté par telépathie (il était 3h du matin en France) car il m'a répondu immédiatement. Son gentil mail m'a redonné l'énergie que j'avais perdue, et une voix dans ma tête s'est dit qu'il me restait 3 jours sur une des plus belles iles du monde, et que ces trois jours allaient être magnifiques. Voilà, sans en faire plus, sans calculer, juste l'envie de chasser toute pensée un peu négative et de profiter. Et subitement, comme face au volcan, mon ciel s'est éclairci et chaque minute des derniers jours ont été formidables. Dans le bus me ramenant à l'aéroport, en fou rire à écouter une Hawaienne me raconter ses problèmes de poids, dans l'avion à côté d'une femme prof de yoga et passionnée comme moi de l'Inde. Puis mon auberge de jeunesse, dans laquelle je me sentais comme à la maison. J'ai fini par louer une voiture, beaucoup moins cher que je ne croyais, et j'ai vu toute l'ile, les magnifiques plages de sable noir, des dizaines de tortues se prélassant au soleil, une magnifique crique de sable vert. J'ai rencontré un américain super sympa qui m'a trouvé une plage déserte pour un magnifique coucher de soleil, et j'ai roulé musique à fond à travers toutes sortes de paysages, en me disant que chanter dans sa voiture c'est déjà être heureux.

Je sais, vous vous dîtes surement, et à juste titre, que c'est plus facile quand on est en vacances à Hawaii, mais essayez, même sur le périph à Paris, au fond vous savez bien que ca marche :)

PS: Merci mon Tiben ;)